Quelques perles d'un entretien sur la mort en France

Mort et DeuilReligions du monde

Le philosophe Damien Le Guay et le sociologue Michel Maffesolio ont été interviewés à l’occasion de la Toussaint. Ils sont lucides sur notre société-sans-Dieu. Parfois ils parlent « compliqué », mais, c’est leur métier. Parfois ils ne parlent pas du christianisme biblique. Usons donc de discernement comme toujours, mais profitons de leur fines observations.

Voici quelques citations intéressantes et certaines carrément frappantes! L’entretien complet se trouve sur Atlantico.

Damien Le Guay:

Damien Le GuayLa mort est une chose. La religion une autre. Diderot pensait, pour lutter contre les religions, qu’il fallait « dédramatiser » la mort, la rendre moins tragique. Il croyait que la religion chrétienne avait augmenté la peur de la mort pour mieux conforter son pouvoir. Et donc, pour diminuer son emprise (ce qui est l’aspiration des Lumières), il fallait  il suffisait même de rendre la mort moins effrayante. Mais, de toute évidence, le caractère dramatique de la mort est inhérent à la condition humaine.

[…]

La religion est un besoin. Et quand ce besoin n’est pas au service d’une confession religieuse, il peut prendre des formes variées. Là est le drame de la modernité. Elle a voulu, nous dit Habermas, trouver des « substituts » à la religion chrétienne, des formules de réemploi sans jamais y parvenir. Cette ambition a conduit, nous dit toujours Habermas dans son dialogue avec le cardinal Ratzinger, l’humanisme-sans-Dieu jusqu’à un desséchement de l’homme, un désenchantement du monde, une atrophie du sens que nous donnons à la vie.

[…]

Quels seraient ces ersatz de religion ? Le sport, la consommation, la télévision. A chaque fois il est question, en mode mineur, de se dépasser, de sortir de soi, de trouver son plaisir ensemble, de vibrer ensemble et de satisfaire ses désirs.

[…]

De toute évidence, plutôt que d’opposer « ceux qui croient en Dieu » et « ceux qui n’y croient pas », il faut souligner que les sociétés qui ne s’inscrivent pas dans un horizon religieux, qui ne « croient pas à un au-delà », finissent par perdre le sens d’un « au-delà » de cette génération-ci en faveur des autres générations. L’hyper-individualisme finit par faire perdre le sens de l’abnégation, du sacrifice, du désir fou d’avoir des enfants et de leur faire confiance. Remi Brague se demande même si un humanisme-sans-Dieu est aujourd’hui toujours un humanisme, tant il se rétrécit sur lui-même et n’arrive plus à se donner des raisons de vivre !

Michel Maffesoli:

Michel MaffesoliCe qui caractérise la religiosité contemporaine, celle de la postmodernité, c’est bien le syncrétisme, c’est à dire le mélange de divers dogmes et rites. Certains sondages disent qu’une moitié des Français croiraient en la réincarnation. Beaucoup tempèrent une religiosité chrétienne vaguement nostalgique de petites croyances boudhistes. Certains ont cru aux prédictions dites Maya etc.

Lisez tout l’entretien ici.

MA: Raphael Charrier

Pour aller plus loin

Stéphane Kapitaniuk

Pécheur et disciple sauvé par la mort de Jésus à ma place. Mari de Hanna, papa de Noah (8 ans), Théa (3 ans), Marie (1 an). Pasteur de formation et directeur général de BLF Éditions depuis 2021. J’aime bien lancer de nouvelles initiatives. Découvrez BLFKids.com, un projet spécial parents, ainsi que BLFAudio.com, la première librairie chrétienne de livres audio. Avec Hanna, nous avons aussi fondé ChezCarpus.com, la première librairie chrétienne de livres d’occasion. Je propose également plusieurs formations créées pour le logiciel biblique Logos.

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Orateurs

K. Arezki