C.S. Lewis et la bonne perspective sur le risque de guerre nucléaire

SouffranceMort et DeuilC. S. Lewis

Cette citation de C.S. Lewis est vraiment plus pertinente que jamais. Elle a déjà été longuement cité lors de la pandémie du COVID-19. Mais en pleine guerre en Ukraine et les déclarations inquiétantes de Vladimir Poutine et ses lieutenants qui n’hésiteront pas à utiliser l’arme nucléaire, elle reprend son sens original.

Lewis nous invite à adopter la bonne perspective sur le risque nucléaire.

Dans un certain sens, nos pensées au sujet de la bombe atomique sont exagérées. « Comment donc pourrons-nous vivre à l’ère atomique? », pensons-nous. Pour ma part, je suis tenté de répondre: « Pourquoi cette question? Comment auriez-vous vécu au seizième siècle lorsque la peste s’abattait sur Londres presque chaque année? Ou comment auriez-vous survécu à l’époque des raids Vikings lorsque l’un d’entre eux pouvait vous trancher la gorge n’importe quelle nuit? D’ailleurs, l’âge dans lequel vous vivez aujourd’hui est celui des cancers, de la syphilis, de la paralysie, des bombardements, des accidents de trains et de voitures »

En d’autres termes, n’exagérons rien quant à la nouveauté de notre situation. Croyez-moi, cher Monsieur ou chère Madame, vous et tous ceux que vous aimez étiez déjà condamnés à mort avant même que la bombe atomique soit inventée, et un pourcentage important d’entre nous seraient de toute façon mort de manière déplaisante. Nous avons, il faut le dire, un avantage important par rapport à nos prédécesseurs » l’anesthésie. Il est parfaitement ridicule de se plaindre parce que les scientifiques ont ajouté une possibilité supplémentaire de mort douloureuse et prématurée à un monde qui en comptait déjà plein. Dans ce monde, la mort elle-même n’est jamais une probabilité, mais une certitude.

La première action à entreprendre est donc de se ressaisir. Si nous devons tous être détruits par une bombe atomique, et bien que cette bombe, lorsqu’elle nous atteindra, nous trouve en train d’accomplir des choses sensées et humaines: prier, travailler, enseigner, lire, écouter de la musique, baigner nos enfants, jouer au tennis, discuter avec nos amis et non terrés les uns contre les autres comme des moutons effrayés qui ne font que penser aux bombes. Ces bombes peuvent briser nos corps (d’ailleurs, un microbe peut le faire) mais elles ne doivent pas dominer notre esprit.

– Extrait de C.S. Lewis, On Living in an Atomic Age (1948) dans Present Concerns: Journalistic Essays. Traduit par LeBonCombat.

Si vous préférez lire la version originale, la voici:

In one way we think a great deal too much of the atomic bomb. « How are we to live in an atomic age? » I am tempted to reply: « Why, as you would have lived in the sixteenth century when the plague visited London almost every year, or as you would have lived in a Viking age when raiders from Scandinavia might land and cut your throat any night; or indeed, as you are already living in an age of cancer, an age of syphilis, an age of paralysis, an age of air raids, an age of railway accidents, an age of motor accidents. »

In other words, do not let us begin by exaggerating the novelty of our situation. Believe me, dear sir or madam, you and all whom you love were already sentenced to death before the atomic bomb was invented: and quite a high percentage of us were going to die in unpleasant ways. We had, indeed, one very great advantage over our ancestors-anesthetics; but we have that still. It is perfectly ridiculous to go about whimpering and drawing long faces because the scientists have added one more chance of painful and premature death to a world which already bristled with such chances and in which death itself was not a chance at all, but a certainty.

This is the first point to be made: and the first action to be taken is to pull ourselves together. If we are all going to be destroyed by an atomic bomb, let that bomb when it comes find us doing sensible and human things—praying, working, teaching, reading, listening to music, bathing the children, playing tennis, chatting to our friends over a pint and a game of darts—not huddled together like frightened sheep and thinking about bombs. They may break our bodies (a microbe can do that) but they need not dominate our minds.

Si vous n’avez jamais lu du C.S. Lewis, je vous recommande vivement ses livres. Je recommande de commencer par Les fondements du christianisme ou Tactique du diable. Mais de manière générale, tous ses livres sont intéressants et souvent fascinants. C’est un auteur fondamental à ma vision du monde.

Stéphane Kapitaniuk

Pécheur et disciple sauvé par la mort de Jésus à ma place. Mari de Hanna, papa de Noah (8 ans), Théa (3 ans), Marie (1 an). Pasteur de formation et directeur général de BLF Éditions depuis 2021. J’aime bien lancer de nouvelles initiatives. Découvrez BLFKids.com, un projet spécial parents, ainsi que BLFAudio.com, la première librairie chrétienne de livres audio. Avec Hanna, nous avons aussi fondé ChezCarpus.com, la première librairie chrétienne de livres d’occasion. Je propose également plusieurs formations créées pour le logiciel biblique Logos.

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